jeudi 5 avril 2012

le balancement circonspect: essai de décrytage.

 Flanby, Fraise des Bois, n'imprime plus.

 Flânant au fil des phrases, parcourant les mots, j'essaie de décrypter un discours qui tourne à vide.

  On connaît maints effets de style, maintes figures de rhétorique. Nos années sont dominées par des euphémismes de tout genre. Les aveugles sont des "mal voyants", les handicapés des "personnes à mobilité réduite", les chômeurs, des "demandeurs d'emploi". Sans compter les litotes à succès du genre, "je ne suis pas fan" pour indiquer qu'on n'aime pas. Signes des temps sans doute de notre époque qui redoute la confrontation directe aux réalités.

    Ainsi la technique du "balancement circonspect", enseignée aux Hauts Fonctionnaires, aux Cadres Supérieurs, genre NSP des sondages, procède-t-elle de cette manière d'Être Connaissons-nous ? Elle est partout. En quoi consiste-t-elle ? 
A ne jamais se prononcer, à ne jamais exprimer une idée forte, une idée qui clive, une idée rebelle, une idée qui fâche.

    Cette rhétorique est faite d'eau tiède, de complaisances, d'accommodements. Sans être tout à fait le discours flatteur des courtisans du XVIIIème, c'est une langue qui ne dit rien, une langue qui n'affronte pas. Une langue du consensus mou.

    Appliqué au discours politique, "le balancement circonspect", n'a de meilleur exemple que celui de François Hollande. Il excelle dans le non-choix, la complaisance avec l'auditoire, le rassemblement sur rien, mimé par la gestuelle ronde des effets de tribune. François Bayrou maîtrise aussi cette technique. Pour les plus Anciens, Edgar Faure en était un maître incontesté, consensuel, recherchant "une majorité d'idées", tout comme Giscard d'Estaing, aspirant à une France "gouvernée au centre". François Mitterand en fut aussi un brillant représentant, mais davantage à la manière de Janus.

  A l'inverse, Nicolas Sarkozy, Marine Le Pen, comme le furent Georges Marchais ou Charles de Gaulle, pratiquent des discours qui amènent les auditoires à des choix, font naître des oppositions, des adhésions profondes.
 
Sans conteste, l'anti "balancement circonspect" de l'heure est bien Jean-Luc Mélenchon. En tirant au canon sur les médias, les instituts de sondages, les grandes écoles.... il fracasse le système existant, voulant tout exploser, y compris le Parti Socialiste et le Front National. En citant Gandhi, "ceux qui ne font rien font partie du problème", avec un slogan qui donne envie " la France belle et rebelle", qui n'est pas sans rappeler " l'ardente obligation " du Général de Gaulle ou l'audace effrontée de Bonaparte.
 
J'aime.
 
J'aime ce qui n'est pas insipide et fuit le "prêt-à-penser ".

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